Patrimoine

Gouy - Origine du nom : du latin Grojacum, homme joyeux.

HISTORIQUE

Le site a été occupé dès le Paléolithique. Le territoire de la commune actuelle a toujours été occupé depuis les temps mémoriaux, bien avant l'enrichissement de la région à la fin du IXèmè siècle, par les hordes du scandinave Ganger Hrôlf, ou Rolf le marcheur, surnommé Rollon ou Raoul.

Avant les invasions normandes, le village appartient à l'abbaye de Jumièges. Au milieu du IXe siècle, Guillaume Longue Epée rend ces terres aux moines de Jumièges. Au XIe siècle et XIIème siècle, les seigneurs de Gouy se distinguent auprès du duc de Normandie et l'un d'entre eux combat à Hastings en 1066. C'est à Richard II, Duc de Normandie (996-1027) que sont dus l'établissement de la Seigneurerie de GOY et la fondation de la paroisse St Pierre. Le Duc Richard II donna à l'abbaye de Jumièges la Chapelle de Gouy, qui devint par la suite l'église Saint Pierre. En 1027 la Seigneurerie de Gouy sort des mains de Ducs de Normandie.
A la cour des Ducs de Normandie, devenus rois d'Angleterre après Guillaume le Conquérant, existaient diverses charges de grands officiers, et parmi elles, celle de « grand panetier ». Odon de Malpalu, le premier grand panetier dont le souvenir soit assuré, obtint d'Henri II, roi d'Angleterre et Duc de Normandie, aux environs de 1170, une charte fixant les prérogatives . Cette charge, rattachée à la terre, subsiste jusqu'en 1789. Notre village était donc autrefois « le franc fief de la paneterie des Ducs de Normandie ».
Un ouvrage conservé à la mairie, "l'histoire des grands panetiers de Normandie et du franc fief de la grande paneterie", paru en 1856, nous apporte divers renseignements concernant notre commune.

En 1592, lors du siège de Rouen, Henri IV fait dresser une batterie de six canons dans le village et y campe quelques jours, du 20 au 24 avril.
 

GROTTE

Paléolithique

 

Deux enfants de la commune allaient permettre en 1956 de prouver l'existence d'hommes il y a 10 à 20 000 ans à Gouy….c'est à dire à la Préhistoire. Explorant la colline à la recherche d'une rivière souterraine, les 2 frères Martin découvrent une ouverture et pénètrent à l'intérieur d'une grotte. Cette grotte avait en fait été découverte en 1881 par 2 Gauvassiens, Narcisse Reboursier, maçon, et Auguste Jamelin, cantonnier qui avaient inscrit leur nom sur la paroi, signant la date de leur passage.

Il ne subsiste de la grotte qu'un couloir d'environ 12m sur 2m de largeur se rétrécissant vers le fond jusqu'à former une étroite fissure. La quasi-totalité des parois de cet étroit couloir,  a servi de support à des peintures (traces de coloration : ocre-rouge, jaune-orangé) et à de nombreuses incisions parmi lesquelles ont été reconnues des représentations animales (bovidé, cheval) et des signes claviformes, triangulaires ou énigmatiques. Ce sanctuaire, le plus septentrional actuellement connu, est daté par le mobilier lithique retrouvé du Paléolithique supérieur final de type nordique.

La fouille de cette petite grotte paléolithique fut entreprise en 1968 par des équipes d'archéologues auxquelles furent ensuite associés les frères Martin. La cavité est abondamment ornée de gravures assez fortement incisées dans la roche. La première gravure mise à jour fut le cheval, qui est le plus achevé, puis plus tard d'autres animaux, silhouettes féminines, signes triangulaires, quadrillages. Des relevés et des moulages ont pu être effectués.
Aujourd'hui, hélas, il nous est impossible d'aller admirer, car devant la fragilité des roches, les difficultés pour préserver les gravures de toutes les érosions, l'entrée de la grotte fut murée et le silence a repris possession de ses vestiges.
Il aurait été plaisant de parler du mode de vie des premiers hommes de Gouy, mais les renseignements ne nous le permettent pas. Ce que l'on peut avancer, c'est que le fleuve avait un niveau plus élevé et que le climat s'y trouvait légèrement plus chaud. Le paysage était voisin de celui de la prairie et la flore comportait des herbes et des plantes tels que souchet, plantain, renoncule, œillet, et des arbres parmi lesquels prédominait le pin.

Une autre grotte de 2 ou 300m de profondeur existait au Port St Ouen. Daniel Pépin, autre gauvassien, découvrit en1964 sur un bloc calcaire la gravure d'un « éléphant ». Suivant la tradition locale, des moines s'y seraient réfugiés pendant la révolution. Le « trou aux moines» fut très regrettablement détruit en 1967 par des travaux routiers.
 

EGLISE SAINT-PIERRE

XVIe siècle
Pierre et bois
Rue de l'Eglise


L'eglise

Au milieu de son cimetière, l'église est une ancienne chapelle dépendant des bénédictins de Jumièges. Le clocher en aiguille se dresse au-dessus du porche.

VIERGE A L'ENFANT

XVe siècle
Bois polychrome et doré
Eglise Saint-Pierre


La Vierge couronnée porte son fils sur un bras et tient dans la main une grappe de raisin.

L'If

PORCHE ET IF

XVIe siècle
Pierre et bois
Eglise Saint-Pierre


Dans le cimetière, à côté du porche ouvert et à colombages, se trouve un if, âgé de sept à huit cents ans. Cet arbre, de 13 mètres de haut et de 5 mètres de circonférence, a servi autrefois de petite chapelle.

L'If du cimetière de GOUY

If commun (Taxus Baccata L.) : c'est un arbre dioïque (dont les fleurs sont portées par des pieds différents) à feuillage persistant, pouvant atteindre 25m de haut. Le tronc est souvent sinueux et brun rougeâtre avec une écorce qui pèle. Les branches sont plutôt fortes et horizontales. Les feuilles sont linéaires, brillantes ou ternes. Les fruits deviennent rouges quand ils mûrissent en septembre. C'est une excellente essence pour confectionner des haies taillées. Attention, les rameaux, feuilles et fruits sont toxiques pour les animaux.

L'If se trouve dans le cimetière de la commune de Gouy. Il est situé devant le porche de l'église. Des notes prises sur place le 06 juin 1930 le décrivent ainsi : « […] l'If du cimetière de Gouy, du sexe mâle, est encore bien vigoureux. […] Le tronc, complètement creux, est privé d'une partie de sa périphérie. Il mesure à un mètre du sol, une circonférence de 5m50[…] .La hauteur totale de l'arbre est de 12m50 environ ».
Il parait qu'il y avait autrefois, dans l'intérieur du tronc, une petite chapelle dont il ne subsiste que des traces légères… Cet If a été classé comme monument naturel en 1932.

Les Ifs peuvent vivre jusqu'à 1500 ans. Les renseignements donnés sur l'âge des vieux Ifs normands permettent de croire qu'en 1932, le spécimen de Gouy aurait environ 800 ans . 

COLOMBIER

XVIe siècle
Pierre
27 rue des Canadiens


Ce bâtiment massif, de plan octogonal, est couronné d'un toit conique ouvert de trois lucarnes. Celles-ci permettent aux pigeons d'entrer et de sortir selon le sens du vent. La porte en arc de plein cintre est surmontée d'un fronton sur lequel le blason a été martelé.
 

CHATEAU DE GOUY

1755
Brique et pierre


Cette « folie » a été construite par Pierre-Prosper Godart, marquis de Belbeuf et président du parlement de Paris. C'est un édifice très classique dont le rythme de la façade est marqué par l'alternance de pierres et de briques.

CAVE
Seconde moitié XIIIe siècle
Pierre (4,60 X 10 m)
Château de Gouy


Cette cave est le seul vestige du château médiévial qui était le siège de la Grande Paneterie de Normandie. La voûte est soutenue par cinq arcs doubleaux.
 

MAIRIE

XIXe siècle
Brique
600 rue des Canadiens


mairie de Gouy

La mairie est installée dans l'ancien presbytère. Celui-ci a été construit en 1848. Le donateur des matériaux a exigé en échange que le bâtiment soit édifié par des chômeurs. Plus tard, le presbytère devient logement pour des nécessiteux et n'est plus entretenu. La mairie s'installe dans le bâtiment rénové en 1975.

Source : Le patrimoine des communes de Seine-Maritime - Édition FLOHIC